* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Membre de l'Académie des Nobel de littérature et poétesse d'origine iranienne exilée en Suède depuis le durcissement de la censure sous Khomeini, Jila Mossaed fait pour la première fois l'objet d'une publication en français. Son plus récent (2018) recueil de poésie, Vad Jag saknades här, paraît ce mois d'août en version française aux éditions Hashtag sous le titre très évocateur Le coeur demeure dans le berceau. Perle rare de la littérature suédoise, oeuvre inédite et bouleversante tout autant habitée par la beauté du quotidien que par la nostalgie de contrées délaissées, ce recueil a été traduit du suédois par Françoise Sule, représentante en Suède de l'AIEQ. Les éditions Hashtag sont fières de faire découvrir au public d'ici la poésie de celle qui, depuis 2018, occupe la chaise n° 15 de l'Académie suédoise.
Jila Mossaed est née à Téhéran en 1948. Dès l'enfance, elle baigne dans la poésie, car son père, juge de profession, est aussi poète gnostique. À 17 ans, elle voit ses premiers poèmes publiés dans le magazine littéraire respecté Khoshe. En 1986, sept ans après la prise de pouvoir par Khomeini, elle publie son recueil de poésie, Ghazalan-i-chalak-i khatòirah (« Les rapides gazelles de la mémoire ») puis se réfugie en Suède avec ses deux enfants... Elle écrit constamment, surtout de la poésie. Son premier texte en suédois, le recueil Månen och den eviga kon, a paru en 1997. L'exil, y compris linguistique, et le combat contre la censure tiennent une place centrale dans son oeuvre. Depuis 2018, l'autrice occupe la chaise n° 15 de l'Académie suédoise des Prix Nobel de littérature.
Dans ce recueil de poèmes publié en 2018 sous le titre Vag jag saknades här, le thème récurrent de l'exil se juxtapose à la hantise de la mort. Le quotidien paisible de l'auteure cache à peine les souvenirs tumultueux d'une autre vie ; la mémoire personnelle se mêle insidieusement à celle ancestrale. Le rêve ressuscite ses chers disparus, à commencer par sa mère, mais aussi bien une multitude de femmes qui subissent leur destin en silence. Au centre trône la nostalgie du passé qui ne renvoie pas seulement au pays abandonné, mais aussi à sa jeunesse. Ces poèmes sont un véritable éloge à la vie, à l'âge mûr, et à tout ce qui va nous survivre : la pluie, l'arbre, le jardin, une équipe de travailleurs qui s'affaire sous nos fenêtres. Au fond, mourir ce n'est qu'être englouti dans le fleuve du temps. Avec ce recueil, Jila Mossaed est traduite en français pour la première fois.