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Et si l’enfant qu’on est n’avait pas fini de crier? Le corps éraflé en entier et les paumes en sang toujours incrustées de cailloux, Poupée russe de brouillard est un saccage internet d’où remonte la douleur de l’enfance. À l’aide de poèmes en prose, l’autrice raconte les blessures d’une femme aux prises avec son passé familial marqué par des carences affectives. Dans un voyage pleine conscience, elle s’arrache la peau pour se rendre à l’enfant qu’elle était. Ses parents sont des accidentés, enterrés dans leur propre corps qui survivent et ils ne peuvent épargner à leur enfant leurs propres douleurs. Cette connaissance de soi s’inscrit dans une grande violence incontournable, voire exutoire.
Kathleen Laurin-Mc Carthy est née le 21 octobre 1994. Cette artiste de la relève a grandi dans le quartier Saint-Sauveur, en plein centre-ville de Québec. Son enfance est marquée d’urgences au quotidien. Elle a complété un certificat en création littéraire à l’Université Laval ainsi qu’un baccalauréat en jeu à l’UQAM. Dans ses temps libres, elle prend des cours de danse sociale et mange de la crème molle à la vanille. Lorsqu’il pleut, elle fait de l’aquarelle en récupérant les gouttes d’eau du ciel. Ses yeux se gorgent de souvenirs lorsqu’ils discutent avec la lune : elle y voit son père disparu boire une bière avec les étoiles. Poupée russe de brouillard est son premier recueil de poésie.
Des ciseaux pris dans la gorge, je me dandine, les gobe, les laisse jouer dans mon ventre. Bricolage d’Enfant, je confectionne des noeuds marins avec mes tripes. Et si l’enfant qu’on a été n’avait pas fini son saccage ? Quel adulte devenons-nous si on n’ose pas mettre le feu à nos toutous infestés d’acariens ?
