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En ces temps de trumperies où l’anticorruption souffre d’incontinence ; les lanceurs d’alerte sont remisés au désert et les tours de parole confisqués. Les selfilles de détresse en appellent aux brutes hystériques. Ils échangent des biais pour grimper dans des rideaux en têtes d’épingle. Le formulaire est perpétuel et le dossier noyé dans l’eau du bain d’acide, avec le bébé. Aux lieux toxiques, l’anxiété est un état hallucinogène, pas mal moins pacifique que le LSD.
Poète indisciplinaire de Québec, Hélène Matte est un électron libre aux multiples chapeaux : écrivaine, commissaire et médiatrice, performeure et artiste visuelle, mère de famille et citoyenne. Ses œuvres étant diffusées internationalement, elle demeure active au niveau local où elle privilégie une approche collective, voire sociale, de la création. Conceptrice d’expositions, de performances et de stand-up poétiques, elle a à son actif plus d’une trentaine de courts-métrages en tant que productrice, réalisatrice ou poète-narratrice. PhD. en Littérature, art de la scène et de l’écran de l’Université Laval, elle a publié nombreux articles dans les revues culturelles et des recueils de poésie.
Piégée dans un cirque bureaucratique absurde, surpeuplé de personnages grotesques, là où il faut se débattre mais où le débat est proscrit, Alys est condamnée. Lançant des alertes comme des coups d’épée dans l’eau, elle trouve en Hugo une figure refuge et en Ubu l’icône de sa chute. Un recueil sur le décervelage. // Va savoir par où / ils ont pénétré la chambre / ils ont ouvert le coffre à bijoux / y ont déposé un collier de pierres atomiques / et sont repartis / comme si Alys n’y était pas.
