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Sous l’Occupation allemande, le marché de l’art a été florissant. Les marchandises affluent, certaines issues des spoliations des familles juives. Une semaine après l’entrée des troupes allemandes dans Paris commence la saisie des œuvres d’art leur appartenant.Le gouvernement de Vichy oblige les galeristes juifs à céder leurs tableaux aux administrateurs provisoires, tandis que les autorités occupantes en confisquent une partie. Dès lors, l’hôtel des ventes de Drouot, qui a interdit « de manière absolue » son entrée aux Juifs, ne désemplit pas. Les ventes des objets d’art atteignent des prix records. Après une longue enquête en Europe et aux États-Unis, et grâce à des archives jusque-là inexploitées, Emmanuelle Polack dresse un tableau précis du marché de l’art sous l’Occupation. Sous sa plume se déploie une galerie impressionnante de protagonistes — marchands, commissaires-priseurs, antiquaires, experts, courtiers, acheteurs, conservateurs. Pour comprendre le rôle de chacun, on entre dans le lieu de leurs activités — appartements, galeries, salles de ventes aux enchères, palaces, banques. Une faune d’intermédiaires peu scrupuleux profite sans retenue de la confiscation des œuvres d’art. On découvre le destin tragique de galeristes juifs victimes de l’« aryanisation » du monde de l’art. Après la guerre, peu de sanctions seront prises. Aujourd’hui, de nombreuses oeuvres n’ont toujours pas été restituées à leurs propriétaires. Elles sont les témoins silencieux de l’Histoire. Un livre essentiel sur une page sombre de l’histoire française.
Emmanuelle Polack, docteure en histoire de l’art, est spécialiste de l’art sous l’Occupation et des recherches de provenance des oeuvres volées lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été entre 2013 et 2017 experte internationale au sein de la Task Force Schwabinger Kunstfund et chercheuse associée à l’Institut national d’histoire de l’art. Elle a été en 2017 lauréate du prix Berthe Weill pour la recherche.