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L'historien revient, au travers du combat mené par la Compagnie du Saint-Sacrement pour faire interdire Le Tartuffe de Molière, sur les tentatives du parti dévot d'imposer un ordre moral catholique rigoriste à la société française du XVIIe siècle. Il détaille les moyens d'action déployés par cette société secrète, proches des pratiques de lobbying modernes.
La cabale des dévots . Le 12 mai 1664, dans les jardins du château de Versailles, Louis XIV et la cour assistent à la première représentation de L'Hypocrite, comédie de Molière. C'est le point de départ d'un scandale orchestré par la fraction conservatrice des catholiques, le parti dévot, hostile aux divertissements profanes. Pour cette « Cabale des dévots », Molière incarne les vices du siècle, et c'est pourquoi il est la cible principale. Mais cette « affaire Tartuffe » n'est que la partie visible d'une véritable entreprise de révolution culturelle menée dans l'ombre par le parti dévot et son bras armé, la Compagnie secrète du Saint-Sacrement, qui travaille depuis 1630 à l'instauration de l'ordre moral dans le royaume. Des documents peu connus, longtemps restés inédits, permettent aujourd'hui de retracer l'histoire de cette mystérieuse Compagnie, animée par des personnages influents, comme Vincent de Paul, Bossuet, le prince de Conti, le président Lamoignon. Obsédée par le secret, elle mène des actions charitables aussi bien que des opérations d'espionnage, de délation, de pressions diverses, qui font d'elle un véritable lobby au sens moderne du terme. Au service d'un catholicisme austère et sans concession (nous dirions aujourd'hui « intégriste »), elle veut contrôler tous les aspects de la vie publique et de la vie privée et poursuit chacune des formes du mal : blasphèmes, hérésies, prostitution, modes indécentes, carnavals et fêtes, théâtre, au point d'inquiéter le gouvernement de Louis XIV et de Mazarin, qui finissent par l'interdire.. Dans un contexte troublé de luttes politico-religieuses, qui n'est pas sans évoquer des problèmes actuels, l'histoire de la Compagnie du Saint-Sacrement, replacée dans son environnement, ouvre des perspectives sur les moeurs du XVIIe siècle, et en particulier sur les rapports entre christianisme et spectacles publics..