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Un essai sociologique, urbanistique et politique qui met en avant ce que serait le visage futur de la ville, moins spectaculaire et plus effrayant que la vision futuriste offerte par Philip K. Dick. L'auteur explique que Los Angeles porte déjà en elle le modèle vers lequel tendent toutes les mégapoles, la destruction de la mixité sociale par cloisonnement strict des couches de population.
Blade Runner, le film de Ridley Scott, a imposé la vision futuriste et apocalyptique d'un Los Angeles dévasté, livré au chaos. Mais, d'après Mike Davis, le visage futur de la ville, dont tous les éléments sont déjà en place, sera moins spectaculaire et pourtant beaucoup plus effrayant. Véritable laboratoire social et urbanistique, Los Angeles préfigure le modèle des mégapoles modernes : destruction de toute mixité sociale par le cloisonnement strict des populations dans des quartiers réservés, laissés, pour certains, à l'abandon et à la domination des gangs, tandis que les couches les plus aisées se « bunkerisent » grâce à la généralisation de la vidéosurveillance et des milices de sécurité privées. La ville vit désormais dans un état perpétuel de « guerre sociale de faible intensité », susceptible à tout moment d'éclater, comme lors des émeutes provoquées par le tabassage de Rodney King. À la fois sociologique, urbanistique et politique, l'essai de Mike Davis, qui s'appuie autant sur des statistiques précises que sur l'expérience personnelle de l'auteur, offre, au-delà du cas de Los Angeles, un portrait saisissant de l'Amérique contemporaine et des sociétés occidentales en général..