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Retranscription d'une conférence-débat donnée en octobre 1975 à Lecce. S'interrogeant sur la place laissée aux dialectes dans la société de consommation, P.P. Pasolini dénonce le consumérisme, les travers de l'Italie des années 1970 et le conformisme caché derrière l'apparente libération des moeurs.
La langue vulgaire
« Tout ce que le capitalisme a fait jusqu'à il y a dix ans, c'est-à-dire la centralisation clérico-fasciste[...], n'a pas endommagé le particularisme culturel des Italiens. Anthropologiquement, un Sicilien était un Sicilien, un Albanais était un Albanais, un Frioulan était un Frioulan. Rien ne les avait transformés. L'arrivée de la culture de masse, des mass media, de la télévision, du nouveau type d'école, du nouveau type d'information et surtout des nouvelles infrastructures, c'est-à-dire du consumérisme, a produit une acculturation, une centralisation à laquelle aucun gouvernement se déclarant centraliste n'était jamais parvenu. Le consumérisme, qui se déclare tolérant, ouvert à la possibilité d'une décentralisation, est au contraire épouvantablement centraliste. Il est parvenu à perpétrer des génocides du même ordre que ceux que le capitalisme a sans doute perpétrés en France ou en Angleterre à l'époque de Marx, dont Marx avait témoigné. »