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Les rapports du réel et du rêve au cinéma sont étudiés à travers divers passages mettant en scène le réveil de personnages perdus entre songe et réalité.
Le héros du film ouvre les yeux et, au lieu de se réveiller dans le monde réel, le voici propulsé à l'intérieur d'un songe ou d'un univers parallèle. Du cinéma de Méliès au Magicien d'Oz et autres classiques, le faux réveil a plus d'une fois mis en scène l'entrée du spectateur dans la projection. Grâce à des scénarios d'une complexité fabuleuse (Un jour sans fin, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Inception), les films contemporains refont la part belle à ce motif visuel et narratif. Le plus souvent, les récits enchâssés établissent dans l'après-coup la nature onirique ou virtuelle de la réalité à laquelle on s'est éveillé. Le faux réveil déploie une nouvelle perspective esthétique qui consiste à différer la sortie du film, tantôt en douce, tantôt en sursaut ou en boucle.. En douce : les oeuvres de Luis Buñuel, Federico Fellini, Jacques Rivette ou Apichatpong Weerasethakul prennent l'allure d'une promenade surréelle entre la veille et le rêve. En sursaut : dans les univers à sensations fortes de John Carpenter, Wes Craven, Brian De Palma ou David Lynch, le pouvoir fantastique du réveil est d'assurer la résurrection de la fiction pour prolonger la mystique du cinéma. En boucle : d'eXistenZ à Réalité, les réveils faussés se répètent possiblement à l'infini. Vouloir se réveiller ad vitam aeternam, c'est croire que le cinéma repose encore et toujours sur un imaginaire de la rupture et de la résurgence..